HIC en solidarité avec le peuple de la République démocratique du Congo

Image Munigi,Nord Kivu,RDC ©  “Creative Commons” by MONUSCO Photos via Flickr license BY CC 2.0.

La République démocratique du Congo (RDC) est confrontée à l’une des crises humanitaires les plus graves au monde. Avec 5,6 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, dont plus de 4 millions dans les provinces orientales du Sud-Kivu, du Nord-Kivu et de l’Ituri, et plus de 990 000 réfugiés congolais à travers l’Afrique, la situation est désastreuse.

En tant que Adhérent-e-s de la Coalition Internationale de l’Habitat (HIC), nous sommes solidaires du peuple congolais, en particulier des personnes déplacées par des décennies de conflit. La violence qui sévit actuellement dans l’est du Congo est un nouvel exemple frappant de l’incapacité de l’État à maintenir la paix internationale et l’État de droit. Aujourd’hui plus que jamais, le peuple congolais a besoin du soutien de la communauté internationale.

Le rôle du Rwanda dans la crise

Il est reconnu que l’armée rwandaise exerce un contrôle de facto sur les opérations du M23, ce qui rend le Rwanda directement responsable des crimes commis contre le peuple congolais.

Le 26 janvier 2025, des soldats rwandais, la milice M23 et des forces alliées ont attaqué la ville de Goma, tuant et blessant des milliers de civils. Le lendemain, les forces rwandaises ont bombardé deux hôpitaux, ciblant des patients vulnérables, notamment des femmes et des enfants. Le M23 a également saboté des infrastructures essentielles, notamment des pylônes électriques indispensables à l’approvisionnement en eau potable des civils.

Implication et complicité internationales

Le Rwanda a longtemps servi de mandataire aux intérêts occidentaux dans la région des Grands Lacs, riche en minerais. L’armée du pays est armée par les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Union européenne (UE), et soutenue par l’Ouganda et Israël, qui fournissent des renseignements, des logiciels espions et des armes. Ces acteurs ont violé à plusieurs reprises le droit international, alimentant ainsi les atrocités en cours.

En raison de ces attaques coordonnées, les forces soutenues par le Rwanda ont déplacé plus de sept millions de Congolais et expulsé de force 400 000 personnes de leurs foyers et de leurs terres rien qu’en 2025. Des crimes de guerre horribles se poursuivent, notamment le meurtre brutal à la machette de plus de 60 personnes déplacées appartenant à l’ethnie Hema dans le territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri. Ces attaques reflètent les atrocités du génocide rwandais de 1994, soulignant encore davantage le besoin urgent d’une responsabilité internationale.

Un appel à la justice et à l’action

Nous exprimons notre solidarité avec les dizaines de milliers de citoyens congolais qui protestent contre l’invasion étrangère de leur pays. Ces personnes courageuses exigent la fin de la violence et de l’exploitation de leurs terres par les puissances impériales et les États complices.

HIC se tient aux côtés des groupes de la société civile qui condamnent les crimes violents du Rwanda. Nous soutenons également l’appel de l’évêque de Goma demandant à toutes les parties de respecter les droits de l’homme, y compris le droit à la vie et à un logement décent. Les expulsions forcées dans les zones de conflit constituent de graves violations des droits de l’homme, justifiant des réparations en vertu du droit international.

Nous saluons la récente résolution du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies qui a mis en place une enquête indépendante sur les violations des droits de l’homme en RDC. Cependant, nous constatons que les casques bleus de la MONUSCO ont failli à leur mandat de protection des civils et appelons à des améliorations immédiates.

Demandes urgentes à la communauté internationale

Nous appelons les gouvernements, les institutions internationales et les organisations humanitaires à prendre des mesures décisives :

  1. Fournir une aide humanitaire à la population de Goma.
  2. Annuler l’état de siège en vigueur en Ituri et au Nord-Kivu, en assurant la protection des personnes déplacées.
  3. Renforcer la sécurité des personnes déplacées et des populations civiles vulnérables, tout en facilitant l’acheminement de l’aide humanitaire dans le territoire de Djugu.
  4. Renforcer les sanctions contre les individus et les entreprises impliqués dans les atrocités commises en RDC, en particulier celles visant les communautés Hema, Alur et Banyamulenge.
  5. Veiller à ce que les autorités locales et les institutions publiques cessent leurs transactions avec les entreprises qui font le trafic de ressources extraites illégalement de la RDC.
  6. Soutenir la Cour pénale internationale (CPI) dans ses poursuites et ses sanctions contre les responsables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en RDC.

Le peuple de la RDC souffre depuis bien trop longtemps. Le monde doit agir maintenant pour que justice soit faite, que les responsables rendent des comptes et que la paix soit durable.