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Résumé exécutif
Le Réseau Urbain Participatif d’Environnement et Développement en Afrique (ENDA RUP) et le Consortium ProVention ont organisé le présent atelier sous-régional sur les perspectives locales sur la réduction des risques de catastrophe du 2 au 3 novembre 2006 à Dakar pour apporter un complément aux initiatives menées au niveau international et régional. Le constat à l’origine de cette initiative était que dans un contexte dans lequel le nombre d’acteurs concernés par la réduction des risques de catastrophe augmente et les initiatives auxquelles celle-ci donne lieu se multiplient, surtout aux échelons international et régional, il est important de faire en sorte que les perspectives locales sur le sujet ne soient pas perdues de vue et que les priorités internationales et régionales soient élaborées en tenant compte de l’avis, du savoir et du savoir-faire de ceux qui pratiquent la réduction des risques au niveau local. Ceci est particulièrement nécessaire en Afrique où des organisations locales, des ONG et des acteurs de la société civile jouent un rôle vital dans ce domaine. Cependant, contre toute attente, les praticiens locaux ont peu d’occasions de se réunir pour mettre en commun leurs savoirs, leurs expériences et leurs bonnes pratiques et définir les principales priorités des activités de réduction des risques de catastrophe.
Un autre point de départ du présent atelier était la nécessité ressentie de définir plus précisément le lien qui existe entre la vulnérabilité face aux aléas naturels et celle résultant d’autres problèmes de développement auxquels les populations africaines doivent souvent faire face tels que la faible sécurité alimentaire, l’accès limité aux services sociaux de base, le VIH/SIDA et d’autres maladies, la mobilité et la migration forcée, les problèmes liés à l’inégalité entre les sexes et celle liée au revenu ou bien la présence de conflits. De plus, il apparaît que beaucoup d’organisations participent à des activités de réduction des risques de catastrophe sans que leurs programmes n’en portent le nom. Il convient de réfléchir plus avant à la manière dont la réduction des risques de catastrophe peut être mieux soutenue et renforcée en Afrique dans le cadre d’une démarche coordonnée qui tienne compte de l’accumulation et de l’ampleur des risques auxquels font face les ménages et les communautés, y compris les crises à évolution lente, qui sont les plus graves dans beaucoup de régions en Afrique.
Les objectifs de cet atelier étaient donc de renforcer les liens entres les acteurs locaux de la réduction des risques, d’encourager le partage des connaissances, de dégager les bonnes pratiques, d’orienter le dialogue sur les mesures à prendre et de contribuer ainsi au progrès des activités de réduction des risques en Afrique. Le présent atelier s’inscrit dans une série de trois réunions dont les deux autres ont été organisées à Johannesburg avec
Les présentations se sont concentrées autour de six thématiques principales.:
Thématique 1: Stratégies internationales et régionales
Thématique 2: Réponses locales aux inondations
Thématique 3: Les risques liés à l’érosion côtière
Thématique 4: Les risques liés à la sécheresse, aux invasions acridiennes et aux variations climatiques
Thématique 5: Les situations de risques complexes intégrant l’aspect «conflit»
Thématique 6: Les défis de la communication avec la population
Elles ont permis de partager les informations sur plusieurs des principaux risques auxquels font face des communautés locales en Afrique de l’Ouest et du Centre. Elles ont soulevé les risques liés à la sécheresse et la désertification, les infestations par des criquets migrateurs et l’insécurité alimentaire, l’érosion côtière, les inondations, ainsi que les risques de propagation de maladies suite à l’insalubrité et au manque d’hygiène ainsi que les problèmes de manque de logements décents. Trois présentations sur les risques dans la ville de Goma, sur le parcours de réfugiés togolais au Bénin et sur le risque volcanique au Mont Cameroun sous l’angle de la communication avec la population ont permis d’aborder des questions plus spécifiques comme l’aspect multisectoriel du risque, l’influence des situations de conflits et l’influence des croyances et des connaissance locales vis-à-vis de la technologie et du savoir faire moderne et leurs conséquences sur les aspects de la communication des risques.
A l’issue de la réunion, les constats suivants ont été faits:
· La planification et la définition des stratégies et d’un plan de catastrophes au niveau national et régional s’imposent.
· Le financement des mesures de prévention au niveau étatique pose souvent problème et devrait être davantage soutenu par des moyens internes ou de l’étranger.
· Avec les changements climatiques observés, il est à craindre que ces incidences directes ne connaissent d’autres évolutions dont les impacts pourraient être envisagés par des études prévisionnelles sédimentologistes et autres.
· Les données socio-économiques, de façon générale, restent à maîtriser pour définir l’impact économique occasionné par des catastrophes naturelles et prétendre à un développement intégré conséquent de réduction de risques.
· Les différentes études de modélisation et de protection, notamment en ce qui concerne l’érosion côtière, les zones menacées par les inondations, la sécheresse etc. sont très onéreuses et requièrent le soutien de la communauté internationale pour mettre en œuvre des recherches élaborées.
· Un accent particulier doit être mis sur l’éducation afin d’arriver à un changement de comportement pour arriver à une «culture de prévention des risques» (éducation des populations pour une meilleure gestion des zones à risques).
· Les formations et les informations aux populations doivent être adaptées et permettre une implication de la population.
Il est prévu d’utiliser l’opportunité d’échange créée par la tenue de ces forums régionaux afin de mettre en place une forme de réseau appropriée entre praticiens pour continuer le dialogue et l’échange de conseils pratiques. Ainsi, les forums feront progresser la réduction des risques en Afrique.
Les recommandations de cette consultation régionale portent notamment sur une implication plus forte des Etats et collectivités locales dans la réduction des risques de catastrophes, sur l’appui institutionnel à tous échelons avec le concours du gouvernement central mais aussi de la communauté internationale, sur une meilleure mise en réseau notamment des ONGs et sur un investissement important pour renforcer la communication et la sensibilisation.
Les principaux enseignements et les principales conclusions des trois forums régionaux organisés en Afrique par ProVention et ses partenaires ont été utilisés pour rédiger et enrichir l’ordre du jour et les débats du Forum annuel du Consortium ProVention qui a eu lieu en Tanzanie en février 2007.