Pour Amnesty, la corruption entretient la pauvreté en Afrique

“La faiblesse, l’appauvrissement et, souvent, la profonde corruption de certains Etats ont créé une vacance du pouvoir que des entreprises et d’autres acteurs économiques utilisent à leur profit”, avertit Irene Khan, secrétaire générale de l’organisation, dans la présentation du rapport.

“L’Afrique a longtemps souffert de l’avidité des entreprises et des gouvernements occidentaux. Aujourd’hui, c’est à la Chine qu’elle a à faire”, ajoute-t-elle, soulignant que Pékin “accepte de s’associer à des régimes notoirement répressifs” comme au Soudan, son premier fournisseur de pétrole.

Le rapport souligne que “dans des pays comme l’Angola, le Congo, la Guinée Equatoriale, le Nigeria, la RDC, le Soudan ou le Tchad, la présence de gisements de pétrole et d’autres minerais dégradait les conditions de vie des habitants plus qu’elle ne les améliorait”.

Par ailleurs, “des centaines de milliers de personnes ont été délibérément privées de foyer (…) plus de trois millions ont été affectées depuis 2000, faisant des évictions forcées l’une des violations des droits humains les plus répandues et les moins reconnues sur le continent”, ajoute Amnesty, citant l’Angola, la Guinée Equatoriale, le Kenya, le Nigeria, le Soudan et le Zimbabwe.

Et si elle salue la diminution des guerres, elle déplore qu’elles restent d’actualité “dans une dizaine de pays”: Burundi, Congo, Côte d’Ivoire, Erythrée, Ethiopie, République centrafricaine, République démocratique du Congo (RDC), Sénégal, Somalie, Soudan et Tchad “toujours engagés dans des conflits ou affectés par ces derniers.”

Elle condamne aussi “la répression contre les dissidents” au Burundi, Erythrée, Ethiopie, Ouganda, RDC, Rwanda, Somalie, Soudan et Zimbabwe en raison de lois restrictives sur la presse ou de lois antiterroristes et sécuritaires limitant l’action des défenseurs des droits humains.

Le sida continue à menacer “des millions d’Africains” avec un risque de contamination “supérieur de 40% pour les femmes et les jeunes filles par rapport aux hommes”, sur un continent où 24,7 millions de personnes sont infectées et 2,1 millions en sont mortes en 2006.

“En Afrique du Sud et au Swaziland, en particulier, la généralisation des violences liées au genre continuait d’exposer les femmes et les jeunes filles à la contamination par le VIH-Sida”, ajoute le rapport.

Le Cameroun est cité en raison de l’inculpation de 13 personnes pour homosexualité, la Guinée Equatoriale pour emprisonner des opposants, la Gambie pour torturer des prisonniers, le Kenya pour harcèlement de journalistes et le Mozambique pour des exécutions sommaires de prisonniers.

Publié le: 23/05/2007 à 11:40:34 GMT Source : AFP