Mois international de l’Habitat 2025 – En solidarité avec la Palestine

Les Nations unies ont consacré la Journée mondiale de l’habitat 2025 au thème « Réponse aux crises urbaines », un appel à gérer les crises qui touchent les zones urbaines, des catastrophes climatiques aux conflits violents qui aggravent les inégalités, et à promouvoir les outils et les approches existants pour apporter des réponses efficaces.

En ce Mois international de l’habitat (Octobre urbain), nous dénonçons le génocide du peuple palestinien. Le bombardement et la destruction de Gaza, dans toute la bande de Gaza, constituent non seulement une tentative d’effacer la culture ancestrale du peuple palestinien, mais aussi une violation de ses droits les plus fondamentaux.

Cliquez ici pour accéder au site web dédié à la campagne.

Satellite images show destruction of trees (top) and greenhouses (bottom) in north Gaza. Yin et al (2025)

Nous nous posons donc la question suivante :
Quel est le rapport entre cette situation dans un Moyen-Orient lointain et nos vies ?

Je suis une mère qui s’occupe de ses jeunes enfants à Korogocho, un bidonville de Nairobi. Nous manquons d’eau, notre toit fuit et ce que je gagne en vendant des bibelots au marché nous permet à peine de nous nourrir.

Je suis journalier. Je coupe des cannes à sucre à la machette toute la journée. On me paye très peu, juste assez pour subvenir aux besoins de ma famille ici au Mali, avec ses vastes déserts et ses rares terres agricoles contrôlées par des entreprises.

Je suis mineur en Sierra Leone. Je travaille pendant des mois sans voir mes proches, debout dans la rivière, ramassant des pierres, dans l’espoir de trouver un diamant qui sera envoyé en Europe.

Je suis ouvrier du bâtiment, migrant. Je suis venu en Italie depuis la Tunisie. Je vis dans un petit coin du chantier. J’espère économiser de l’argent pour aider mes proches.

Je suis une femme à Bogotá, je lave les vêtements d’un couple toujours occupé par ses affaires. Je survis à peine.

Mon compagnon, nos enfants et moi cueillons du coton ici, dans le sud de l’Inde. Le patron nous paye très peu pour chaque sac. Nous vivons pendant des mois sous une tente improvisée, un simple morceau de tissu qui nous protège à peine du soleil brûlant.

Mon partenaire et moi louons une chambre individuelle dans le centre-ville de Mexico. Nous partageons une salle de bain avec beaucoup d’autres personnes.

Et pourtant, nous nous demandons : qu’avons-nous à voir avec cette guerre lointaine, avec le génocide en Palestine, avec les bombes qui tombent sur Gaza ?

La vérité, c’est que nous avons tout en commun. Car lorsqu’ils détruisent la terre et les maisons d’un peuple, ils s’adressent aussi à nous. Aux quatre coins du monde, les pauvres, les communautés marginalisées, les femmes et les hommes, les travailleurs et travailleuses et les migrant-e-s sont privé-e-s de besoins les plus élémentaires : un toit, de l’eau, du travail, la dignité.

Ce que vit la Palestine ne nous est pas étranger. Cela fait partie du même système qui nous condamne à la misère, qui nous pousse vers les marges, qui nous prive d’espoir.

C’est pourquoi, même si nos vies se déroulent loin de là, nous savons que la lutte du peuple palestinien est aussi la nôtre.
Parce que leur résistance est le reflet de notre résistance.
Parce que tant qu’un seul peuple se verra refuser le droit d’exister, aucun-e d’entre nous ne pourra véritablement vivre en paix.

Le monde est désormais un village global : lorsque la fin du monde est touchée, le monde entier en ressent les effets. Le peuple palestinien mérite de vivre ; il fait partie de la communauté humaine mondiale et est capable d’apporter une contribution immense au développement et à la paix.

La guerre détruit les familles, entrave le développement social et économique, prive les personnes de leur dignité et les dépouille de leur droit au logement et à la vie elle-même. Des enfants meurent, des femmes et des hommes sont torturé-e-s, des personnes affrontent des morts atroces brisant leurs familles.

Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils et elles sont doué-e-s de raison et de conscience et doivent agir les un-e-s envers les autres dans un esprit de fraternité. L’article 3 de la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies stipule que « toute personne a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne ». Ce droit est refusé aux Palestinien-ne-s dont la vie et l’avenir sont brisés, dont la sécurité a volé en éclat.

L’article 5 de la même Déclaration affirme que « nul ne sera soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. »  Pourtant, la population de Gaza est quotidiennement soumise à la cruauté et à des conditions inhumaines : ses maisons sont détruites, son accès à l’eau et à l’assainissement est refusé, la famine lui est imposée, ses enfants passent des jours sans nourriture et des civil-e-s sont tué-e-s alors qu’ils et elles recherchent une aide humanitaire.

La population de Gaza est humiliée et punie pour des crimes qu’elle n’a pas commis.

En tant que Coalition internationale de l’Habitat (HIC), nous exhortons les États à respecter le droit du peuple palestinien à l’autodétermination. Lisez et partagez les revendications détaillées de HIC en cliquant sur ce lien.

Octobre Urbain nous réunit pour affirmer :
Libérez la Palestine — un habitat digne pour tous les peuples !

Grace Chikumo Mtonga  – Présidente de HIC                    Guillermo Javier Marzioni – Vice-président de HIC