Contexte
Nous assistons aujourd’hui à une crise mondiale du logement, marquée par une dégradation générale des conditions d’accessibilité, une financiarisation et une spéculation croissantes du logement, des expulsions et des déplacements directs et indirects. Le nombre de personnes sans logement ou vivant dans des conditions inadéquates est actuellement estimé à 1,6 milliard et pourrait atteindre 3 milliards d’ici 2030. Pendant la pandémie de COVID-19, et en particulier au début de la réponse d’urgence, l’urgence de protéger le droit à un logement adéquat pour tous a contribué à faire prendre conscience de l’importance de ce droit, ouvrant la voie à des politiques qui le garantissent, y compris des moratoires temporaires sur les expulsions. Cependant, au fil des années, non seulement la situation du droit au logement semble se dégrader, mais sa place centrale dans le débat public semble également s’être déplacée.
On peut le constater à la fois dans les scénarios nationaux et dans les discussions multilatérales. Le logement a joué un rôle important dans l’idée d’un « contrat social renouvelé » auquel le Secrétaire général des Nations Unies a fait allusion dans « Notre programme commun », mais il était absent des projets initiaux des déclarations finales du Sommet 2023 sur les ODD et du Sommet 2024 sur l’avenir et, une fois inclus, il reflétait largement une vision étroite du thème, non fondée sur la pleine compréhension du logement adéquat en tant que droit de l’homme. En outre, tant les discussions multilatérales que les politiques au niveau national bénéficieraient d’un répertoire plus large concernant la politique du logement, qui va au-delà d’une dépendance excessive à l’égard des approches traditionnelles axées sur le marché (avec des conséquences avérées en termes d’exclusion sociale) et inclut à la fois des approches axées sur la communauté et des instruments politiques qui protègent le droit à un logement adéquat avec des formules qui vont au-delà de la construction de nouvelles unités d’habitation. Pour progresser sur la voie du développement durable et social, la communauté mondiale doit s’engager à mettre en place des politiques et des programmes inclusifs qui s’attaquent aux liens entre l’insécurité du logement, les inégalités structurelles, la pauvreté, le sans-abrisme et l’absence de protection sociale.
À l’approche du prochain Sommet mondial pour le développement social, l’occasion est propice à la construction d’une discussion nuancée, en s’engageant avec une variété d’acteurs autour de différentes approches pour la défense, la promotion et l’accomplissement du droit à un logement adéquat. Pour cette raison, cet événement se concentrera sur l’importance d’un engagement fort en faveur du droit à un logement adéquat par le biais d’instances multilatérales, avec un accent particulier sur le prochain sommet, en mettant en évidence des propositions concrètes de politiques et d’approches qui peuvent jouer un rôle substantiel dans la lutte contre la crise actuelle du logement.
Objectifs
- Placer le droit à un logement adéquat au centre des préoccupations du Sommet mondial pour le développement social ;
- Faire le point sur la manière dont le logement a été et est actuellement présent dans les agendas multilatéraux, en plaidant en faveur d’une vision plus forte, plus diversifiée et plus nuancée des approches visant à la réalisation du droit à un logement adéquat ;
- Promouvoir un échange entre les différents acteurs sur les diverses approches et exemples de politiques et d’initiatives pour faire face à la crise actuelle du logement, en se concentrant particulièrement sur les mesures qui sont moins représentées et qui s’écartent d’une dépendance excessive à la construction de nouvelles unités de logement par des acteurs basés sur le marché.