Appel Mondial pour le
Droit à la Ville: Halte aux Expulsions Forcées
Nairobi, 11 octobre 2017
Les intégrant-e-s, Ami-e-s
et Partenaires du monde entier de la Plateforme mondiale pour le Droit à la
Ville, réuni-e-s à Nairobi, lancent un
appel mondial pour le Droit à la Ville et pour l’opposition universelle aux expulsions et aux déplacements forcé-e-s.
Les expulsions forcées
constituent une violation flagrante des Droits de l’Homme. Selon les normes et
les engagements internationaux, les gouvernements nationaux et locaux sont
invités à (1) prendre des mesures préventives; (2) assurer une protection
suffisante; et (3) garantir que des mesures de protection sont entreprises
avant, pendant et après les expulsions forcées. Les expulsions forcées
constituent une menace pour une vie paisible et décente. Ces actions provoquent
terreur et souffrance pour les plus vulnérables, avec des
conséquences dévastatrices pour les enfants et les femmes[i].
Il y a un an, lors de la
conférence Habitat III tenue à Quito, 197 États ont approuvé le Nouvel Programme
«Urbain», dans lequel ils ont réaffirmé leur engagement à prévenir les
expulsions et les déplacements forcés arbitraires et à fournir un relogement digne
et adéquat [ii]. Les États ont également reconnu que les biens et
les terres dans les villes et les établissements humains doivent remplir leur
fonction sociale, une composante fondamentale du Droit à la Ville [iii].
Néanmoins, malgré ces engagements, ces violations
flagrantes se produisent toujours dans le monde entier. Le Nouveau Programme
pour les Villes a adopté la vision du Droit à la Ville, comprise comme le droit
de tous les habitant-e-s (présent-e-s et futur-e-s, permanent-e-s et temporaires)d’utiliser,
d’occuper, de produire, et de gouverner et de jouir de villes, de villages et d’établissements
humains pacifiques, justes, inclusifs et durables, qui soient considérés comme
un bien commun. Les expulsions forcées constituent une menace manifeste pour
cette vision partagée.
Aujourd’hui, nous exprimons notre solidarité avec les
personnes qui font face aux expulsions forcées, aux déplacements forcés et à la
perte de leur logement, de leurs terres et de leurs moyens de subsistance.
Aujourd’hui, nous félicitons le courage de centaines d’organisations et leur
lutte sans repos pour le droit à la ville et la justice sociale. Aujourd’hui,
nous nous engageons à travailler ensemble pour prévenir et dénoncer les
expulsions forcées et soutenir les communautés qui en sont victimes.
En ce sens,
nous – mouvements sociaux, organisations non gouvernementales, réseaux et
forums, institutions universitaires, secteur public, fondations et
organisations internationales – appelons d’urgence aux États à respecter leurs
engagements dans le cadre des programmes mondiaux et des traités relatifs aux
Droits de l’Homme, en garantissant la fonction sociale des terres et des biens,
en mettant en œuvre le droit à la ville et en empêchant immédiatement et en
résolvant les expulsions forcées. Nous continuerons à surveiller et à dénoncer
ces actions en tant que violations flagrantes des Droits de l’Homme. Nous
continuerons également à nous mobiliser pour défendre nos territoires et nos
moyens de subsistance.
HALTE AUX EXPULSIONS FORCÉES ET AUX DÉPLACEMENTS FORCÉS!
DROIT AU LOGEMENT ET DROIT À LA TERRE MAINTENANT!
DROIT À LA VILLE POUR TOUT-E-S !
Appel à l’action:
nous avons besoin de plus de voix de partout dans le monde pour nous faire
entendre. Veuillez diffuser cet appel global et partager les cas d’expulsions
forcées avec #StopForcedEvictions et
#RighttotheCity mercredi 11 octobre à
17:00, heure du Kenya (Cliquez ici pour
voir votre heure locale).
[i] Le Droit à un logement
convenable (Art.11.1): expulsions forcées: 20/05/97. Observation générale no 7
Comité des Droits Economiques, Sociaux et Culturels
[ii] Nouveau programme pour les Villes,
paragraphes 31, 107 et 111.
[iii] idem, paragraphe 13 a)