Les femmes de Peñalolén, au Chili, veulent vivre en paix et dignement

Les femmes de Peñalolén, au Chili, veulent vivre en paix et dignement

Shelley Buckingham, Stagiaire d’Abri international

«Ce sont nous, les femmes, qui prenons les pelles et qui construisons nos maisons. Notre rôle de subvenir aux besoins de nos enfants nous donne plus de force à titre de femmes. Nous les protégeons et nous leur garantissons l’accès à des soins de santé, à l’éducation et à un habitat digne», souligne Alicia Cariqueo Naranjo.

Alicia est membre du mouvement du droit à l’habitat, le Movimiento de Pobladores en Lucha (MPL, Mouvement des habitants en lutte) à Santiago, au Chili. Le MPL favorise la production sociale de l’habitat (PSH), définie par la Coalition internationale de l’habitat (HIC) comme étant une approche axée sur les personnes pour la production, l’amélioration et la gestion de l’habitat. Le but de la PSH est «d’acquérir et d’entretenir une maison et une communauté dans laquelle on peut vivre dignement et en paix». Le HIC considère les femmes comme des acteurs clés dans les interventions de PSH.

J’ai connu Alicia cette année alors que j’étais stagiaire d’Abri international travaillant avec le Réseau femmes et habitat du HIC à Santiago. Abri international est membre du HIC depuis 20 ans, appuyant les activités régionales du HIC et sa stratégie globale, en particulier les activités au Forum urbain mondial de 2006 à Vancouver et au Forum social mondial de 2007 à Nairobi.

Alicia réside à Peñalolén, une des 34 communes (ou municipalités) de Santiago. Elle vit dans la maison de ses parents avec ses trois enfants âgés de 6, 8 et 10 ans. Alicia rêve de posséder sa propre maison, où elle pourrait élever ses enfants dans la paix et la dignité. Étant mère monoparentale, elle s’efforce de subvenir aux besoins de ses enfants en vendant des vêtements qu’elle fabrique à la maison.

Au Chili, la pénurie de logements abordables, conjuguée au coût élevé des terrains, favorise les promoteurs et exerce des pressions sur les communautés à faible revenu pour renoncer à leurs maisons et retourner dans les quartiers périphériques. Le surpeuplement est un problème commun pour beaucoup de ménages et c’est une des principales raisons pour lesquelles le MPL a été créé.

Alicia est chef d’une des 11 assemblées du MPL. Elle rencontre hebdomadairement son assemblée pour discuter de leur projet pour décembre 2008. Ce projet prévoit la construction de logements et d’appartements abordables autogérés dans un secteur du nord de Peñalolén. Il aidera beaucoup de personnes, y compris Alicia et sa famille.