Expulsion forcée à Abidjan en Côte d’Ivoire

Opérations d’évictions forcées en cours au quartier dit Adjame Village à Abidjan en Côte d’Ivoire

À propos des opérations en cours au quartier Adjame Village à Abidjan en Côte d’Ivoire, il faut noter que c’est la suite de la campagne contre le désordre urbain décidée par la gouvernement ivoirien et confié à Cissé Bacongo, le gouverneur du district d’Abidjan, la capitale politique ivoirienne. Au lendemain de la coupe d’Afrique des Nations de football organisée par la Côte d’Ivoire de janvier à Février 2024, le gouverneur du district avait entamé des opérations d’évictions forcées (déguerpissements) causant d’énormes victimes à savoir des familles sans abris, des enfants se trouvant dans l’incapacité d’aller à l’école. Grâce à la forte mobilisation de la Société civile ivoirienne et internationale notamment avec Habitat International Coalition qui avait conçu et publié un message d’alerte, grâce aussi à l’opposition politique ivoirienne, les autorités ivoiriennes avaient arrêté leurs opérations inhumaines.

Contre toute attente, le Mercredi 24 juin, le gouverneur du district d’Abidjan affirmait avoir reçu l’ordre du chef d’état ivoirien de lutter à nouveau contre le désordre urbain.

Joignant l’acte à la parole, les buldozers et autres engins ont fait irruption dans le quartier Adjame Village mettant les populations dans la panique et le désarroi.Face à cette situation, les populations ont pris la décision de se défendre elles-mêmes en s’attaquant aux engins, en les détruisant et en les incendiant.

 

Pourquoi ces populations ont-elles été abandonnées par leurs leaders ?

Il ressort après enquête et preuves à l’appui que les chefs traditionnels d’Adjame village ont perçu des fortes sommes d’argent de la part du gouvernement ivoirien d’où leur mutisme et leur passivité.

Face à cette situation, nous demandons :

  • La suspension des opérations de déguerpissements en cours en ce moment au quartier dit Adjame Village
  • la convocation des chefs d’Adjame village devant les populations afin qu’ils s’expliquent
  • la restitution par les chefs d’Adjame village des sommes d’argent perçues à l’état ivoirien et le dédommagement direct des populations visées par ces évictions forcées
  • un délai supplémentaire pour mettre aux populations de se réorganiser ou de se relocaliser

Humanitas Solidaris/Habitat International Coalition