Journée internationale des femmes rurales : faire entendre leur voix et construire des alliances !

À l’occasion de la Journée internationale des femmes rurales, la Coalition Internationale de l’Habitat, guidée par son groupe de travail interrégional sur les approches féministes, appelle à faire entendre la voix des femmes rurales et à nouer des alliances pour reconnaître, protéger et concrétiser leur droit humain à la terre !

Femmes rurales, droits à l’habitat et droit de l’homme à la terre

Comme cela est largement documenté et dénoncé par les féministes du monde entier,les disparités et les discriminations directes et indirectes constituent un obstacle concret à la jouissance des droits des femmes:

Lorsqu’on examine la jouissance par les femmes des droits de l’homme liés à l’habitat, un aspect qui revêt une importance centrale estleur accès, leur gestion et leur contrôle des terres.. À l’échelle mondiale, moins de 15 % des propriétaires de terres sont des femmes (FAO, 2018). e chiffre varie considérablement d’une région à l’autre : 5 % au Moyen-Orient et en Afrique du Nord à 18 % en Amérique latine et dans les Caraïbes (FAO, 2018). Sur de grandes parties du monde Plusieurs femmes se voient systématiquement refuser l’accès et les droits à la terre en raison d’obstacles économiques, législatifs, sociaux et culturels. Cette disparité affecte directement la sécurité des revenus, le pouvoir de décision et l’autonomie des femmes.

Ce scénario est particulièrement inquiétant pour les femmes vivant dans les zones rurales, dans lesquelles la terre représente non seulement un lieu de vie, mais aussi une importante source de subsistance.Moins de 15 % des propriétaires de terres agricoles dans le monde sont des femmes et 85 % des hommes (FAO, 2018), les femmes rurales étant confrontées à d’importants obstacles pour accéder à la terre et aux incitations nécessaires au développement de l’activité agricole. En outre, il est essentiel de reconnaître que les femmes jouent également un rôle clé dans l’organisation et la prise en charge des communautés. Lorsque les femmes sont lésées et discriminées dans l’exercice de leur droit à la terre, c’est toute la communauté qui est affectée. Ces problèmes sont aggravés par l’écart important entre les sexes qui subsiste dans l’accès des femmes à la prise de décision et au leadership.

Comme le montre la campagne en cours de HIC pour l’Octobre Urbain, la reconnaissance, la protection et la réalisation du droit humain à la terre sont essentielles à la jouissance d’un ensemble diversifié de droits fondamentaux et à la réduction des inégalités dans le monde.. On estime qu’en donnant aux femmes les mêmes opportunités qu’aux hommes, la production agricole pourrait augmenter de 2,5 à 4 % dans les régions les plus pauvres et le nombre de personnes souffrant de malnutrition pourrait être réduit de 12 à 17 %. (FAO, 2011).

À cet égard, et en particulier en ce qui concerne les femmes, reconnaître la terre comme un droit humain ne consiste pas seulement à garantir les droits de propriété,mais aussi à protéger la sécurité d’occupation et la gestion et le contrôle démocratiques de la terre, par le biais de divers systèmes d’occupation qui vont au-delà de la propriété privée individuelle. Comme le souligne la campagne, les communautés du monde entier sont déjà organisées de diverses manières pour protéger et réaliser leur droit à la terre. Dans le prolongement de cette initiative, HIC souhaite, à l’occasion de la Journée internationale de la femme rurale, mettre en lumière et partager les histoires de femmes rurales du monde entier qui agissent pour protéger leur droit humain à la terre .

Les femmes rurales et le droit de l’homme à la terre – leur leadership et leurs luttes

Le troisième Malón de la Paz, en Argentine

La communauté de San Salvador Atenco, au Mexique

Protéger les femmes, leur accès à la prise de décision, au Yemen

La réforme agraire, au Zimbabwe

En nous inspirant de ces expériences, nous appelons à une action concrète pour reconnaître, protéger et réaliser le droit humain des femmes rurales à la terre. Nous nous appuyons également sur la reconnaissance internationale dans ce domaine, notamment :

Observation générale 26 sur le droit à la terre, Comité des droits économiques, sociaux et culturels

Recommandation générale n° 34 sur les droits des femmes rurales, l’ ONU. Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW)

Recommandation générale n° 37,dimension de genre de la réduction des risques de catastrophes dans un climat en évolution, CEDAW7

Faire entendre sa voix et construire des alliances !

Sur cette base, nous soulignons quatre points principaux pour progresser dans la garantie de l’accès, de la gestion et du contrôle démocratique de la terre par les femmes rurales :

1. Garantir des mécanismes de protection de la sécurité d’occupation des femmes, en particulier dans les situations de violence et de conflit ;

2. La reconnaissance juridique et la promotion de divers régimes d’occupation, en particulier la propriété collective, soutiennent les alliances et les organisations communautaires dirigées par des femmes ;

3. Une politique et une législation de terres tenant compte de la dimension de genre,y compris des initiatives de sensibilisation et de renforcement des capacités;

4. Démocratisation de la représentation et de la prise de décision.

Rejoignez-nous pour faire entendre notre voix en faveur de la reconnaissance, de la protection et de la réalisation du droit des femmes rurales à la terre ! Nous attendons avec impatience que vous nous fassiez part d’autres histoires inspirantes de femmes rurales à travers le monde.

Vous pouvez les partager avec nous iciet nous les mettrons en valeur et les diffuserons dans notre réseau !