Le 3 octobre 2022, lors du débat général au point 8 de la 51e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU (12 septembre – 7 octobre 2022), l’organisation Abahlali baseMjondolo a dénoncé les assassinats de défenseurs des droits humains en Afrique du Sud, en particulier ceux qui travaillent pour défendre les droits à la terre, au logement et à l’environnement.
Depuis 2009, vingt-quatre dirigeants du mouvement démocratique de base Abahlali baseMjondolo ont été tués en Afrique du Sud. Ce mouvement, qui compte plus de 115 000 membres dans toute l’Afrique du Sud, a été créé en 2005 pour lutter en faveur d’une société juste et équitable fondée sur le respect et la dignité de tous. La plupart de ses membres vivent dans des conditions épouvantables dans des cabanes. Le mouvement s’organise pour l’accès à la terre et à un logement décent, pour renforcer le pouvoir des femmes à partir de la base, et contre la xénophobie – des objectifs qui s’alignent fortement sur les engagements clés énoncés dans la Déclaration et le Programme d’action de Vienne. Au cours du débat général du CDH51, point 8, l’ISHR et Abahlali baseMjondolo ont fait une déclaration commune dénonçant les meurtres de défenseurs des droits de l’homme en Afrique du Sud, en particulier ceux qui travaillent pour défendre les droits à la terre, au logement et à l’environnement, ainsi que les militants contre la corruption.
Notre coalition condamne fermement la poursuite des meurtres de membres et de militants d’AbM et a approuvé cet appel avec 47 organisations du monde entier.
S’exprimant au nom du mouvement, M. Mqapheli Bonono, président adjoint d’Abahlali, a déclaré : “Depuis la création de notre mouvement, nous avons été confrontés à une grave répression, notamment des calomnies, des agressions, des arrestations, des expulsions violentes et illégales, des emprisonnements abusifs, des tortures et des meurtres. La situation a été particulièrement grave dans la ville de Durban”.
L’appel contre la persécution et l’assassinat des membres d’Abahlali baseMjondolo et des défenseurs de la terre en Afrique du Sud a mis en évidence à
- Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies doit prendre position contre les meurtres en cours des défenseurs des droits de l’homme,
- L’Afrique du Sud doit mettre en place de toute urgence une commission nationale d’enquête sur ces meurtres afin que justice soit rendue à toutes les victimes d’assassinats politiques en Afrique du Sud.
Nous demandons l’arrêt immédiat des actes de violence et d’intimidation à l’encontre de la communauté d’eKhenana et de tous les établissements informels, ainsi qu’une large protection de tous les défenseurs des droits fonciers en Afrique du Sud, conformément à la Déclaration de l’Assemblée générale des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’homme.
L’Afrique du Sud souhaite être élue au Conseil des droits de l’homme. Elle doit remplir ses obligations, telles qu’elles sont inscrites dans la Constitution et dans les conventions internationales, selon les normes les plus élevées.