Au cours des dernières années, de grandes étendues de terres agricoles ont été acquises par des sociétés étrangères. La surface totale dépasse probablement la surface des terres agricoles en France. La plupart de ces terres sont situées dans des pays africains dont les populations souffrent de plus en plus de faim et de malnutrition. Ces acquisitions de terres se passent à l’abri des regards et de nombreux détails demeurent cachés. Cet accaparement de terres fait l’objet de débats dans la presse, dans les institutions de développement, au sein des organisations des Nations Unies et de la société civile.
FIAN International travaille depuis plus de vingt ans contre les expulsions forcées des communautés rurales de leurs terres agricoles, de leurs pâturages, de leurs forêts ou zones de pêche. Au cours de ces deux décennies, FIAN International a été le témoin de la marginalisation croissante de l’agriculture paysanne et de l’élevage dans les politiques nationales et internationales. Aujourd’hui, ces communautés sont confrontées à des pertes de terres qui rappellent les temps coloniaux.
Cette publication entend contribuer au débat sur l’accaparement de terres et plus particulièrement sur l’approche axée sur les droits humains de ce phénomène. En mai et en août-septembre 2009, FIAN a enquêté in situ sur quatre cas d’accaparement de terres au Kenya et au Mozambique. Dans son introduction, ce rapport replace ces études de cas dans le contexte de l’accaparement de terres. Une définition de l’accaparement de terres y est proposée, ainsi que les raisons de l’émergence récente de l’accaparement de terres du fait de la crise financière et du boom des agro-carburants. L’introduction émet quelques inquiétudes générales quant aux effets de l’entrée de la mondialisation dans les secteurs primaires des économies nationales. Ces secteurs sont absolument essentiels pour l’auto-détermination, la sécurité alimentaire et la souveraineté alimentaire des pays et des peuples. Ces activités menées par des investisseurs et des multinationales sont considérées contraires à la vision démocratique d’un accès équitable des populations locales à la terre et aux ressources comme condition essentielle pour une agriculture décentralisée, durable et autonome.
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