Les Changements climatiques et leurs multiples conséquences

HSEN

Février 2007

I- Introduction

Les changements climatiques créent souvent des situations de catastrophes telles que linondation, l’érosion côtière, la désertification. Ces phénomènes sont aggravés par une démographie galopante, à l’urbanisation incontrôlée et à la dégradation de l’environnement. En effet, la poussée démographique s’explique dans la plupart du temps à une natalité relativement forte (dans certains quartiers) et à un déplacement de la population rurale vers les villes. Cette couche de la population, en quête d’une situation économique et sociale meilleure, s’installe dans des zones non aedificandi exposées à toute sorte de problèmes. Chaque jour apporte la preuve que non seulement certains pays sont touchés de manière démesurée par ces phénomènes et leurs effets, mais aussi que l’absence de développement accroît encore la vulnérabilité des personnes aux risques.

C’est ainsi que le Réseau Habitat et Environnement durable est engagé depuis un certain nombre d’années dans des activités de développement local visant à améliorer le cadre de vie des populations vivant dans des quartiers urbains pauvres. Il mène depuis 1991, des approches technologiques et organisationnelles aux problèmes environnementaux des dits quartiers par la gestion de proximité de tous phénomènes liés aux changements climatiques.

La principale approche de ce réseau est ascendante c’est-à-dire, partir des actions concrètes menée au niveau de la base, et créer des stratégies pour influencer les politiques à un niveau national, régional et international.

Les pertes économiques annuelles associées à ces changements climatiques se sont élevées en moyenne à 75,5 milliards de dollars dans les années 1960, à 213,9 milliards de dollars dans les années 1980 et à 659,9 milliards de dollars dans les années 1990. La plus grande partie de ces pertes est concentrée dans les pays en développement et ne reflète pas de manière appropriée l’impact des catastrophes sur les populations pauvres, qui supportent souvent les coûts les plus importants en terme de vie humaines et en terme de pertes de revenus, de capacités de reconstruction de leurs communautés et des infrastructures ayant subi des destructions. Aujourd’hui, 85% de la population exposée aux tremblements de terre, aux cyclones tropicaux, aux inondations et à la sécheresse vit dans des pays qui connaissent un taux de développement humain faible ou moyen et notamment en Afrique.

Les catastrophes liées aux aléas climatiques exercent donc une pression considérable sur le développement. Elles réduisent ainsi considérablement les chances de réalisation des Objectifs de développement du Millénaire, et en particulier celui de réduire de moitié la pauvreté extrême, d’ici à 2015.

En Afrique, chaque année, plusieurs types de catastrophes se déclarent mais à chaque fois, les Etats, les collectivités locales et les populations développent des initiatives à tout échelon (international, régional, national et local) pour réduire les risques de catastrophes. Il est important de faire en sorte que les perspectives locales sur le sujet ne soient pas perdues de vue et que les priorités internationales et régionales soient élaborées en tenant compte de l’avis, du savoir-faire de ceux qui pratiquent la réduction des risques au niveau local. Ceci est particulièrement nécessaire en Afrique où des organisations locales, des ONG et des acteurs de la société civile jouent un rôle vital dans ce domaine, en développant des mécanismes de prévention de ces risques.

Aux niveaux national, régional et international, nombreux sont les déclarations et les plans d’action (quelquefois ambitieux) qui ont été rédigés mais leur mise en œuvre reste un problème.

Les praticiens locaux ont peu d’occasions de se réunir pour mettre en commun leurs savoirs, leurs expériences et leurs bonnes pratiques et définir les principales priorités des activités de réduction des risques de catastrophe.

C’est dans ce contexte que le Réseau Habitat et Environnement Durable (HSEN)-

organise des séries d’activités dont le but principal est d’influencer le dialogue sur les mesures à prendre et contribuer au progrès des activités de réduction des risques en Afrique par un partage des connaissances sur des initiatives locales dans la réduction de risques.

Pour l’instant, pour des raisons de limites budgétaires, seuls neuf pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (Mali, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Cameroun, République Démocratique du Congo, Bénin, Niger, Sénégal sont concernés. Le partage d’information et l’identification des risques de catastrophes et les stratégies mises en œuvre au niveau régional, national et local pour prévenir, réduire et gérer ces risques de catastrophes sont les objectifs globaux de ce programme.

La prévention et la réduction des risques de catastrophes dans les zones urbaines et rurales doivent être un objectif prioritaire, en vue de favoriser le développement de communautés émergentes et résilientes aux catastrophes, à l’horizon 2015.

A cet effet, les communautés doivent s’organiser à prévenir les risques et se préparer à résister aux catastrophes.

Les thématiques ci-dessous sont développées; il s’agit :

des stratégies régionales de réduction de risques naturels

des risques hydrogéologiques,

de l’érosion côtière

des risques liés aux variations climatiques et géologiques

II Thématique 1: Stratégies régionales

Beaucoup d’Etats d’Afrique de l’Ouest sont dépourvus de stratégies efficaces en matière de préparation aux situations de catastrophes et plus généralement de gestion de catastrophes, et ceci, malgré les efforts fournis par certains. Dans divers pays, les structures établies ont souvent un caractère nominal sans une intervention effective sur le terrain. Cependant, certains organismes jouent au niveau régional et même international un rôle primordial aussi bien dans la prévention que dans la gestion de certains cas de catastrophes.

Quelques lacunes sont observées; il s’agit de:

l’ambiguïté du cadre institutionnel marquée notamment par une mauvaise répartition des compétences entre les différents acteurs et structures de gestion de catastrophes;

L’absence de mécanismes de coordination et de réponse aux situations d’urgence causées par les catastrophes

la modicité de ressources humaines, financières et matérielles affectées à la gestion des catastrophes;

la quasi-absence de schémas et mesures de planification préalable pour améliorer la capacité de réponse en cas de catastrophe.

Le manque de capital de départ pour entreprendre le Plan d’actions en vue de mettre en œuvre la Stratégie régionale africaine de RRC

III Thématique 2 – Risques hydrologiques

Les changements climatiques sont à l’origine des phénomènes tels que les inondations, l’érosion côtière, la modification des schémas de végétation, les raz-de-marée et les ondes de tempêtes etc.

Selon plusieurs constats, les catastrophes ont augmenté en intensité et en fréquence en Afrique sub-saharienne et dans la zone sahélienne, au cours des trois dernières décennies.

Au nombre des risques importants, figurent:

Les inondations

La situation catastrophique de l’environnement urbain de l’Afrique est fortement liée au retour de pluies, à l’urbanisation anarchique, à la forte pression sur la zone inondable et à la déficience du cadre institutionnel et légal. Cette situation s’est aggravée au cours de ces dernières années à un point tel que l’on parle d’irréversibilité de la situation. Il ressort des événements de ces dernières années que les aléas naturels n’épargnent aucun pays. A cela, s’ajoute le réchauffement de la terre. Le Sénégal n’est pas en reste avec notamment les inondations du mois d’août 2005 qui ont entraîné la perte pour les populations de la banlieue de Dakar et de certaines villes de l’intérieur de leurs habitations, de leurs moyens de subsistance sans compter la dégradation d’équipements et d’infrastructures.

Partant du fait que la vulnérabilité aux aléas d’inondations est accrues par:

l’installation anarchique des populations sur le système absorbant des eaux de pluies qui est principalement constitué par les sables dunaires ( réservoir de stockage des eaux de ruissellement ) et par l’occupation des endroits non aedificandi avec la construction dans les bas-fonds exposés aux aléas (Niayes, zone de captage)

la construction d’infrastructures qui ne tiennent pas compte du milieu et qui entraîne ainsi des modifications sur l’écoulement naturel des eaux et sur l’imperméabilité de sols.

C’est dans ce cadre que l’Etat du Sénégal a pris l’engagement de prendre des mesures hardies pour réduire les risques d’inondations en mobilisant des moyens réglementaires, financiers et techniques au service de ce qui est devenu une véritable politique nationale.

Cette politique concrétise une nouvelle vision qui se veut pragmatique et incitative. Par rapport aux années passées, le tournant pris est très important. «Les colmatages traditionnels» sont stoppés avec la mise en place d’un plan spécial appelé le « Plan Jaxaay». Ce concept de «jaxaay» (l’Aigle), symbolise la hauteur des sites où seront dorénavant installées les populations sorties des bas-fonds de la Niayes, réceptacle naturel des eaux de ruissellement.

Ce projet se donne comme objectifs d’accroître la résilience aux inondations des populations en investissant dans les constructions de logements et la valorisation de logements sociaux et la réalisation d’ouvrages hydrauliques et d’assainissement , en protégeant et en réhabilitant les écosystèmes de la Niaye..

Les actions envisagées par le Projet visent donc à ralentir le rythme de dégradation des espaces urbains et de réduction des risques d’inondation dans une perspective de développement durable. Pour ce faire, une approche a été définie, une méthodologie d’intervention adoptée avec une mise en application globalisante sur le terrain.

En plus des problèmes d’inondation,que le retour des pluies pendant ces dernières années peut engendrer, il y a aussi l’invasion acridienne dans certains pays sub sahariens (par exemple, Mali, Sénégal et Niger).

Le Mali a connu l’invasion des criquets durant le troisième trimestre 2003.

Les traitements anti-acridiens menés sur quarante mille hectares dans la région de Kidal avaient réduit les populations existantes. De janvier a mai 2004, les conditions écologiques ont été favorables à la reproduction des criquets.

Les premières signalisations ont eu lieu dans la région de Kidal en fin mars et début mai 2004. En juin 2004 les premières pluies, ont favorisé brutalement la reproduction des criquets.

Les essaims, en quête de meilleures conditions écologiques ont entamé des mouvements descendants vers le sud du pays.

En juillet 2004, le plus grand nombre de femelles matures ont effectué leurs pontes notamment dans les zones lacustres, les mares et le long du fleuve Niger et le Sénégal.

De manière générale, l’invasion du criquet durant la campagne 2004-2005 a touché sept (7) régions, trente six (36) cercles, cent cinquante (150) communes.

Quand aux dégâts causés sur les cultures, ils varient selon les spéculations. Globalement les pertes constatées se schématisent comme suite: Mil 6,43% – Sorgho 2,3% – Riz 4,5%. Niébé 5,6%- Arachide 0,3%.

Au regard de cette situation, l’organisation de la lutte contre les criquets pèlerins s’articule autour des objectifs suivants.

-sécuriser les zones agricoles, en priorité l’Office du Niger qui est le grenier du pays.

-maîtriser le fléau tout en protégeant l’environnement.

-mobiliser les ressources humaines, matérielles et financières.

Face a la catastrophe acridienne, les autorités et le peuple malien ont rapidement réagi.

Des contributions nationales (société civile, les maliens de l’extérieur) sont évaluées à six cent quarante million deux cent trente quatre mille (640.234.000) Francs CFA

Le gouvernement malien a fait une contribution de un milliard soixante million (1.060.000.000) Francs CFA.

Absence de cadre institutionnel approprié pour gérer la situation.

-insuffisance de ressources humaines, matérielles et financières

Erosion côtière

Il s’agit de celles de celle de Rufisque: aléas ? Fatalité ou absences de mesures préventives pour la protection des riverains et du centre sauvegarde». et celle du Bénin

Tout comme la ville de Rufisque, les côtes du Bénin et plus particulièrement Bénin connaissent le phénomène d’érosion côtière à cause de leur caractéristique particulière.

Les paramètres qui favorisent cette situation sont entre autres : l’océanographie côtière, le volume sédimentaire, la configuration du rivage et les facteurs anthropiques.

Les ouvrages maritimes perturbent le mécanisme hydro sédimentaire sous l’impulsion d’une puissante dérive littorale et exacerbent la vitesse d’érosion de la côte. Cette morpho dynamique de la côte béninoise est la conséquence des utilisations de l’espace pour des activités industrielles, urbaines très variées et de la forte concentration de population dans le secteur. L’exploitation du sable et des coquilles, est l’une des causes de la morpho dynamique de la côte béninoise et Rufisquoise.

Certains facteurs conditionnant la dynamique côtière sont:

  • Les vents réguliers assurent l’animation des vagues d’énergie variable dont les hauteurs moyennes arrivent à 1,25 m avec une période de 4 à 6 secondes.
  • Les comportements des plages résultent des vagues d’énergie modérée et élevée du fait d’un plateau continental qui dissipe l’énergie des vagues à la côte.
  • La forte agitation se passe dans les profondeurs de –3 à –5 m à environ 150 à 200 m du rivage.

Plusieurs causes ont été avancées pour expliquer le phénomène érosif.

Un déficit chronique d’apports en sédiments dans la zone littorale : des sondages réalisés en 1909 pour la construction des wharfs de Rufisque indiquaient des épaisseurs de sable variant entre 4 et 5,7 m alors qu’actuellement il y a au maximum 2 m de sables.

  • Dans tous les pays du golfe de Guinée, le problème d’érosion du fait des conséquences désastreuses occasionnées par le phénomène est une priorité nationale.
  • Dans certains quartiers de la ville de Cotonou, une marée haute est venue déloger les habitants du quartier Fifatin qui ont retrouvé les eaux marines dans leur maison.
  • La violence de la marée et les énormes dégâts qu’elle a occasionnés ont contraint plusieurs familles à fuir leurs habitations.
  • Par ailleurs, l’inventaire des conséquences fait sur les sites a favorisé la mise en oeuvre d’initiatives dont le projet de construction d’épis de protection pour protéger les côtes et les zones menacées par cette érosion.

La côte béninoise, tout aussi bien que les autres côtes des pays du golfe de Guinée, mérite de sérieuses surveillances qui devront se traduire par la mise en oeuvre de programme de suivi régulier du trait de côte en vue de compléter les données et de faciliter le développement d’une étude de vulnérabilité et d’adaptation.

IV Thématique 2: Désertification

Selon l’ONU, le terme désertification désigne la dégradation des terres dans les zones arides, semi arides et sub-humides sèches par suite des facteurs divers telles les variations climatiques et les activités humaines.

Les changements dans les écosystèmes peuvent être mesurés en terme de baisse de productivité des cultures, d’altération de la biomasse et de changement dans la diversité des espèces végétales et animales; une accélération de la dégradation des sols, et de risque accrus pour l’existence même des populations.

La désertification ne doit donc pas être perçue comme une avancée inexorable d’un désert existant. C’est plutôt un lent processus de dégradation de la végétation, des sols et des ressources en eau.

Le terme désertification ne s’applique pas seulement aux terres complètement dégradées ou rien ne pousse. Il y a des endroits ou l’homme a complètement détruit la couverture végétale et a été la cause de dommages irréparables.

Les causes de la désertification sont essentiellement l’insuffisance et la mauvaise répartition des précipitations: L’extrême Sud du Niger reçoit en moyenne plus de 800 mm par an. Les pluies diminuent très rapidement selon un axe Sud-Ouest, Nord-Est et s’abaissent à moins de 100 mm par an.
Les températures moyennes annuelles sont très élevées (27°à 29,1°), et l’évaporation qui en découle est considérable. Cette évaporation décroît vers le Sud en liaison avec l’augmentation de l’humidité relative.
Partout au Niger, à l’exception de la région de Gaya (extrême Sud), la sécheresse fait du climat une dure contrainte ;
elle a des répercussions sur les processus d’érosion, sur la végétation, et sur les régimes hydrologiques.


V- Autres risques

Il s’agit de catastrophes assez complexestelles que les éruptions volcaniques, les séismes et les glissements de terrain, les risques environnementaux, les risques liés à la libération de gaz, et ceux aux conflits régional et politique.

a) Risques volcaniques,

Au Nord du lac Kivu, une chaîne de 8 grands volcans est apparue au fond et sur le bord du rift. Deux volcans sont encore actifs. Nyiragongo et Nyamulagira. La coulée de lave dans la ville a poussée le lac à 100 m et atteint une profondeur de 70m.

La principale conséquence est la projection des produits volcaniques (scories, cendres,…) qui ont détruit la végétation, le pâturage, les cultures et les infrastructures de la ville et de l’Aéroport de Goma . Il faut également noter que beaucoup de populations ont été déplacées.

Les dommages économiques sont considérables : 80 % de l’économie locale ont été ruinés par l’éruption

b )Risques Séismiques, Glissement de terrain

L’Est de la RDC est beaucoup touché par les tremblements de terre qui sont à la base de plusieurs morts et de l’accélération des glissements de terre. L’Eglise de Nyabibwe/ Kalehe au Sud de Kivu a été affectée le 24 Octobre 2002 de même que l’école Secondaire de Bagira à Bukavu au Sud Kivu .

Les glissements de terre, ont également entraîné des morts et la destruction de plusieurs maisons.

.c) Risques environnementaux (e.g. SO2, fluor, CO2)

Le lac Kivu contient plusieurs gaz, les plus importants sont le dioxyde de carbone (CO2) et le gaz méthane (CH4)

Une éruption sous le lac pourrait permettre la libération du CO2 et créer une catastrophe naturelle comme au lac Nyos au Cameroun dans laquelle il ya eu plus de 1800 morts en 1986:)